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Je le dis pour mémoire: Testaments d’Indiens. Lieux d’une justice ordinaire (Cajamarca, Pérou, XVIIe siècle)

By: Contributor(s): Material type: TextTextLanguage: French Series: Annales d'histoire caledoniennePublication details: Paris: Les Indes Savantes, 2016Description: 445 p. : graph., tabISBN:
  • 9782846543842
Other classification:
  • Am.Hist 4338
Summary: À la fin du XVIe siècle, Cajamarca est un «pueblo de indios» réservé aux Indiens. Beaucoup fuient, disparaissent ou meurent, tandis que s'installent des Espagnols dans le chef-lieu de province que devient le pueblo au XVIIe siècle, avec près de 10 000 habitants. L'ouvrage s'intéresse à la manière dont les non Indiens entreprennent de légitimer leur «droit d'être là». Pour contourner les interdits régissant les rapports avec les Indiens - notamment les limites à l'acquisition de biens fonciers - les Espagnols construisent la légitimité de leur présence, s'arrogeant petit à petit toutes les sphères de gouvernement et la justice ordinaire des Indiens. Dans ce processus, l'écriture publique indienne, essentiellement faite de testaments, devient un enjeu de gouvernement et un lieu de justice : tout en répondant aux exigences des prescriptions légales et religieuses, les Indiens trouvent là un lieu d'expression de leurs sentiments et de leurs affects. Ce travail repose sur une analyse de la mise en scène de la volonté et de l'expression volontaire d'une justice par la parole individuelle qui fait de l'acte un témoignage de soi à vocation judiciaire. Le greffier indien consigne une mémoire des choses présentes. De sorte qu'entre le pouvoir d'obliger les proches à rembourser des dettes et à garantir les funérailles, et celui de dire «pour mémoire» ce qui vaudra pour l'avenir, le testament, inscrit au registre de l'écriture publique, disponible pour tout regard, apparaît comme un lieu de justice qui renverse le temps de celui qui parle.
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bibliogr. p. 397-427

À la fin du XVIe siècle, Cajamarca est un «pueblo
de indios» réservé aux Indiens. Beaucoup fuient,
disparaissent ou meurent, tandis que s'installent des
Espagnols dans le chef-lieu de province que devient le
pueblo au XVIIe siècle, avec près de 10 000 habitants.
L'ouvrage s'intéresse à la manière dont les non Indiens
entreprennent de légitimer leur «droit d'être là». Pour
contourner les interdits régissant les rapports avec les
Indiens - notamment les limites à l'acquisition de biens
fonciers - les Espagnols construisent la légitimité de leur
présence, s'arrogeant petit à petit toutes les sphères de
gouvernement et la justice ordinaire des Indiens.

Dans ce processus, l'écriture publique indienne,
essentiellement faite de testaments, devient un enjeu de
gouvernement et un lieu de justice : tout en répondant
aux exigences des prescriptions légales et religieuses, les
Indiens trouvent là un lieu d'expression de leurs sentiments
et de leurs affects.

Ce travail repose sur une analyse de la mise en scène de
la volonté et de l'expression volontaire d'une justice par
la parole individuelle qui fait de l'acte un témoignage
de soi à vocation judiciaire. Le greffier indien consigne
une mémoire des choses présentes. De sorte qu'entre le
pouvoir d'obliger les proches à rembourser des dettes et à
garantir les funérailles, et celui de dire «pour mémoire» ce
qui vaudra pour l'avenir, le testament, inscrit au registre de
l'écriture publique, disponible pour tout regard, apparaît
comme un lieu de justice qui renverse le temps de celui
qui parle.

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